Monde Numérique :
[0:10] Et si vous achetiez un robot humanoïde, c’est possible, enfin presque. Sommes-nous entrés dans l’ère de la robotique personnelle ? On en parle cette semaine dans Montre Numérique, à l’occasion de la commercialisation des premiers robots Unitree, accessibles aux particuliers. On ira en Chine retrouver la journaliste Shanhui Zhang, et on débriefe le sujet avec Bruno Guglielminetti à Montréal. Avant cela, comme d’habitude, l’actu de la semaine. On va parler du nouvel iPhone, de dernière génération, l’iPhone 16e, soi-disant moins cher que les autres. On va parler de Grog 3, la nouvelle IA d’Elon Musk, présentée comme la plus intelligente sur Terre. Et puis de Meta, qui veut dérouler le plus long câble sous-marin du monde, consacré aux communications par Internet. L’innovation de la semaine, c’est dans le quantique que ça se passe, avec d’une part une découverte surprenante signée Microsoft, et d’autre part, une innovation scientifique de la start-up française Quandela. Les interviews de la semaine, on retrouvera Patrice Duboé et de Capgemini pour examiner les cinq tendances tech qui feront l’année 2025. Enfin, on verra comment l’intelligence artificielle arrive dans les cabinets d’avocats avec une initiative originale du barreau de Paris.
Monde Numérique :
[1:39] Bienvenue à l’écoute de Monde Numérique, l’hebdo, le meilleur de l’actu tech chaque samedi sur toutes les plateformes de podcast. C’est l’épisode du 22 février 2025.
Invité :
[1:49] Monde Numérique, Jérôme Colombin.
Monde Numérique :
[1:57] Monde Numérique l’hebdo, c’est chaque samedi plus de 50 minutes de news, d’interviews, d’analyses sur toutes les plateformes de podcast. Bienvenue aux nouveaux auditeurs. Bienvenue également aux nouveaux abonnés à la newsletter de Monde Numérique. Il suffit d’aller sur mondenumérique.info pour vous abonner. Et puis, coucou et merci à vous auditeurs et auditrices pour vos messages, notamment LisaRood71 qui ne rate aucun épisode visiblement.
Monde Numérique :
[2:24] Merci également à Robynetta, autre auditrice fidèle sur Spotify. Comme quoi, il n’y a pas que les hommes qui s’intéressent à la tech et qui écoutent Monde Numérique. Et merci également à Mickaël cette semaine pour ses messages. Un autre message plutôt négatif, en revanche, que j’ai reçu, je vous en parlerai tout à l’heure parce qu’il faut tout dire. Enfin, dernier merci à David, Jérôme, Julien, Jean-Michel pour leur don, car vous pouvez aider, si vous le souhaitez, Monde Numérique. Il suffit de cliquer sur le lien en description de cet épisode. Cet épisode de Monde Numérique est soutenu par Froganz. Froganz, c’est une technologie française innovante de diffusion de contenu sur Internet. Imaginez des mini-sites très graphiques qui fonctionnent partout, sur ordinateurs, smartphones, tablettes ou même dans des casques de réalité virtuelle, sans passer par un navigateur classique. Et ce qui rend Froganz vraiment unique, c’est son concept basé sur un tout nouveau protocole différent du web. Conçu pour être léger, sécurisé, centré sur l’utilisateur, Froganz ouvre la voie à des usages totalement inédits. C’est un projet français conçu par une équipe d’ingénieurs passionnés qui devrait séduire les développeurs grâce à sa simplicité, sa flexibilité et ses possibilités infinies. Pour en savoir plus, retrouvez l’interview du fondateur Alexis Tamas en audio sur le fil du podcast Monde Numérique ou en vidéo sur la chaîne YouTube ou sur le site mondenumérique.info. Et rendez-vous sur le site f2r2.fr.
Monde Numérique :
[3:53] Voici les principales actus tech qu’il ne fallait pas rater cette semaine. Et tout d’abord, un nouvel iPhone. C’est forcément une info, même si ce produit-là ne va pas révolutionner, franchement, l’histoire de la technologie. Mais n’empêche, voici l’iPhone 16e. 16e, une appellation qui ne dit rien à personne, puisqu’en fait, c’est un nouveau nom. Mais c’est pour une catégorie de produits qui existait déjà, les fameux iPhone SE. C’est la quatrième version de cet iPhone, censé être un modèle d’entrée de gamme. Alors c’est vrai qu’il est moins cher que les autres, mais il coûte quand même plus de 700 euros, 719 euros. Un iPhone qui, il faut bien avouer, n’a pas de quoi déchaîner les passions, même s’il réjouira ceux qui souhaitent s’offrir ce type d’appareil sans dépenser une somme absolument astronomique, puisque les autres modèles sont plutôt autour de 1000 à 1500 euros.
Monde Numérique :
[4:44] Cet iPhone 16e embarque donc à peu près les dernières technologies du moment. Un écran plus grand que les modèles précédents et aussi grand que les iPhone 16 d’aujourd’hui, 6,1 pouces. Un connecteur USB-C, adieu la prise Lightning pour être conforme à la réglementation européenne. Et puis surtout la dernière génération de processeurs A18 capables de faire fonctionner Apple Intelligence. Et c’est ça quand même la bonne nouvelle entre guillemets. Apple Intelligence devrait enfin être disponible en France au mois d’avril. En revanche, cet iPhone 16E reste quand même bien en retrait par rapport à ce qui se fait par ailleurs. du Wi-Fi 6 qui est déjà un peu ancien, pas de MagSafe, c’est-à-dire l’aimant à l’arrière de l’appareil pour le fixer facilement sur un support aimanté, un seul capteur photo, etc. Encore un mot, d’un point de vue industriel et commercial, en fait, ce n’est pas facile pour Apple qui essaye de trouver le juste milieu entre un produit évolué, correspondant aux technologies d’aujourd’hui, mais sans faire un appareil trop séduisant qui risquerait de cannibaliser les ventes des autres iPhones. Et puis à noter, à l’intérieur, ça c’est plutôt intéressant sur le plan industriel, pour la première fois, une puce radio, donc en fait c’est toutes les fonctions de communication sans fil, qui est une puce de fabrication Apple, la puce C1. Issu du rachat de brevets de la société Intel, et ce qui montre donc la volonté d’Apple de fabriquer de plus en plus ses propres composants en interne, comme Apple le fait déjà avec les processeurs.
Monde Numérique :
[6:14] Un petit nouveau également sur le marché de l’intelligence artificielle, mais un petit costaud si l’on en croit Elon Musk. Il s’agit de la nouvelle version de Grock, le chatbot d’IA intégré au réseau social X. Grock 3, sorti cette semaine, annoncé en fanfare par Elon Musk sur X, qui assure qu’il s’agit de l’IA la plus intelligente sur Terre. Alors, est-ce que c’est vrai ? Ce n’est pas évident. Et pour en savoir plus, je vous renvoie à l’épisode de Monde Numérique d’hier, en date du 21 février, où justement, je vous explique pourquoi il est très difficile en réalité de comparer les IA entre elles. Alors, malgré tout, il est vrai que ce Grock 3 paraît très puissant. Il est notamment doté de fonctions de raisonnement, c’est-à-dire de décomposition des problèmes, mais aussi d’une fonction de recherche profonde, de deep research, comme Chagipity ou Perplexity. Et puis la prouesse, si elle est industrielle, là encore, c’est peut-être d’avoir réussi à acquérir 200 000 cartes graphiques NVIDIA H100 pour équiper le data center Colossus, qui fait fonctionner Grock. Et cela alors même que toute l’industrie se bat pour avoir ses processeurs, que Nvidia a du mal à fournir, le fabricant a même dû retarder des livraisons promises à Microsoft, Meta et Google pour équiper X.
Monde Numérique :
[7:33] On se demande d’ailleurs si le fait de s’appeler Elon Musk et d’être copain comme cochon avec Donald Trump peut éventuellement aider pour obtenir ce genre de faveur. En tout cas, on vous invite à essayer Grock, qui s’est aussi créé des images, sans filtre d’ailleurs, sans aucune limite ou presque. L’outil est disponible soit à l’intérieur de l’application X Twitter, soit depuis via une application mobile toute neuve qui vient de sortir cette semaine et qui s’est d’ailleurs hissée à la première place des téléchargements sur les stores de mobile. Alors attention, parce que cette version 3 de Grock est pour l’instant gratuite, mais ça ne va pas durer. Elon Musk l’a dit, elle sera prochainement réservée aux abonnés X Premium Plus. Et cet abonnement, en plus, va augmenter. Il va passer de 20 à 38 euros par mois. Alors, je ne sais pas si vous êtes effectivement, éventuellement ingénieur et que vous fabriquez des fusées, par exemple. Qui sait ? Eh bien là, vous serez peut-être prêt à payer ce prix pour bénéficier de toute la puissance de Grock 3. Sinon, vous pourrez toujours vous contenter de la version 2, qui, elle, franchement, n’est déjà pas mal. Et puis aussi de tous les autres chatbots, dont beaucoup sont gratuits aujourd’hui, disponibles sur le marché de ChatGPT à Le Chat.
Monde Numérique :
[8:42] Tiens, et puis à noter, toujours à propos de GenEye, comme on dit, il y a générative, eh bien, ChatGPT, OpenEye, plus exactement, qui a communiqué le nombre d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT. Tenez-vous bien, ce chiffre serait de 400 millions d’utilisateurs par semaine. Pour ChatGPT, un service qui n’existait même pas il y a deux ans et demi.
Monde Numérique :
[9:05] Et donc un chiffre qui confirme l’incroyable vitesse d’adoption de l’IA générative dans le monde. Et ce n’est sans doute qu’un début.
Monde Numérique :
[9:14] Un câble sous-marin de 50 000 kilomètres pour faire le tour complet de la Terre. Il est même plus long que la circonférence de la Terre. C’est le nouveau projet de META, la maison mère de Facebook, qui vient donc de confirmer son intention de déployer ce câble sous-marin géant, qui sera le plus long du monde. Il partira de la côte ouest américaine pour rejoindre la côte est des États-Unis en traversant toutes les mers du globe, à commencer par l’océan Pacifique. Alors c’est le projet Waterworth qui avait déjà été annoncé par Meta, enfin en tout cas l’info l’avait filtrée et elle est donc aujourd’hui confirmée. Ça va coûter plusieurs milliards de dollars sur plusieurs années, on évoque le chiffre de 10 milliards de dollars. Ce câble servira à Meta pour établir une connectivité directe entre les Etats-Unis, l’Inde, le Brésil ou encore l’Afrique du Sud, particulièrement pour déployer ces services et notamment en matière d’intelligence artificielle. Il faut savoir que plus de 95% du trafic Internet entre les continents transite par des câbles sous-marins. C’est vraiment l’épine dorsale du réseau mondial. Mais on sait également que c’est une infrastructure fragile, et surtout dans un contexte international tendu comme celui qu’on connaît en ce moment.
Monde Numérique :
[10:25] Où certains pays n’hésitent pas parfois à saboter des câbles. On l’a vu récemment à plusieurs occasions en mer Baltique. Alors pour éviter ce genre de problème, Meta prévoit de poser son câble en eau profonde jusqu’à 7000 mètres et en utilisant, paraît-il, des techniques d’enfouissement améliorées afin précisément d’éviter les dommages accidentels ou volontaires causés notamment par des encres de navire.
Monde Numérique :
[10:51] Il y a des nouveaux produits qui sortent et il y en a d’autres qui disparaissent. Et c’est malheureusement le sort qui attend un joujou dont on avait déjà parlé dans ce podcast. Vous vous souvenez peut-être du AI Pin, cet étrange appareil d’un nouveau genre sorti en avril 2024. Un petit gadget conçu pour être accroché par exemple au revers d’une veste, avec un système de reconnaissance vocale, un mini pavé tactile, un objectif photo et puis un petit projecteur pour afficher des informations dans le creux de la main. On en avait parlé dans ce podcast car j’avais pu le tester, ce AI-PIN à l’occasion d’un voyage aux Etats-Unis. Eh bien, c’est fini pour l’AI-PIN qui rejoint directement le cimetière des innovations qui n’ont pas marché, des flops high-tech. Alors, cet appareil ne sera plus commercialisé à partir du 28 janvier parce que ça n’a pas marché, il n’y a rien qui a marché. Déjà, l’appareil lui-même ne fonctionnait pas bien, il chauffait, il avait des problèmes de batterie, de reconnaissance vocale également, etc. Pourtant, il était vraiment joli. Il avait un design sympa qui avait été conçu par des anciens d’Apple et surtout parce que la société Human vient d’être rachetée. Alors ça, c’est plutôt une bonne nouvelle entre guillemets. rachetée par le géant de l’informatique HP pour 116 millions de dollars. Ça paraît beaucoup, en fait, c’est rien du tout, puisqu’elle avait levé 250 millions.
Monde Numérique :
[12:14] Autrement dit, elle a perdu beaucoup d’argent. Alors, l’idée était quand même intéressante. Elle avait séduit Microsoft, LG, Sam Altman aussi, qui avait investi. L’idée, c’était d’essayer d’inventer un nouveau type d’objet connecté susceptible de succéder un jour au smartphone.
Monde Numérique :
[12:31] Mais on sait, c’est un peu l’histoire de la tech, que parfois ça ne marche pas du premier coup et l’IIP ne reviendra peut-être ou en tout cas des choses qui étaient dedans reviendront peut-être sous d’autres formes dans le futur. Il y avait notamment une chose intéressante qui était le système d’exploitation basé sur de l’IA avec beaucoup d’intelligence artificielle un système baptisé Cosmos, CosmOS et c’est surtout ça visiblement qui intéresserait HP avec des brevets à la clé et on verra donc si HP, le géant de l’informatique parvient à tirer quelque chose d’intéressant de tout ça.
Monde Numérique :
[13:08] On va donc parler de robots maintenant, car il se passe pas mal de choses en ce moment. La toute dernière annonce, elle est signée Figure.ai. C’est cette entreprise américaine plutôt prometteuse qui a mis au point un humanoïde nommé Figure. Ça, c’était déjà sorti. Mais ce vendredi 21 février, la compagnie a présenté une innovation, une intelligence artificielle censée rendre ces robots réellement intelligents et pour qu’ils puissent faire des choses utiles. Ça s’appelle Helix et il s’agit d’un modèle dit VLA, ça veut dire Vision, Langage, Action. Autrement dit, trois capacités pour cette IA, la vision, la reconnaissance vocale, donc la compréhension du langage et l’action. Figures AI montre une vidéo assez impressionnante où on voit des robots ranger des courses dans une cuisine. Ils placent les produits dans le réfrigérateur et dans un placard. Les gestes sont un peu lents, mais très précis. Et surtout, le plus spectaculaire, et c’est ça la véritable innovation de cette IA Helix, c’est que l’on voit deux robots côte à côte en train de collaborer. L’un passe un paquet de pattes à l’autre pour qu’il le range et ça se passe plutôt bien avec même des petits coups de tête qui vont bien. C’est assez impressionnant. Voilà, donc cette IA Helix permet aux robots de collaborer entre eux. Alors, en revanche, on n’a pas beaucoup d’infos sur comment les robots ont appris à ranger les affaires dans les placards. Parce que moi, pour apprendre ça à mes enfants, ça a pris des années.
Monde Numérique :
[14:32] Là, est-ce qu’il a fallu les entraîner sur des jeux de données pendant des jours et des jours ? Ou bien est-ce qu’ils sont capables de comprendre simplement en regardant un humain le faire ? Ça, c’est la promesse, mais on en est encore loin a priori.
Monde Numérique :
[14:44] Mais ça ressemble quand même à une belle avancée en matière de robotique, cette collaboration entre robots humanoïdes. Ce qui veut dire que bientôt, on pourra avoir non pas un, mais plusieurs robots à la maison pour nous aider à faire plein de choses, en espérant qu’ils ne se disputeront pas pour savoir qui doit vider le lave-vaisselle. En tout cas, quand je parle d’acheter un robot, c’est désormais chose possible, puisque, et là ça se passe de l’autre côté du globe en Chine, la firme chinoise Unitree a ouvert la commercialisation de ces robots aux particuliers. C’est une vente qui a démarré il y a quelques jours. Ça n’a pas duré longtemps en réalité, car les clients se sont rués sur le site marchand qui proposait les robots. Et Unitree s’est retrouvé rapidement en rupture de stock. Deux modèles sont proposés, le G1 et le H1. Le G1, c’est un petit humanoïde qui fait environ 1m30, on dirait un adolescent. Il pèse 35 kilos et c’est lui qui coûte le moins cher, 15 000 euros, l’équivalent de 15 000 euros. L’autre, le H1, est beaucoup plus massif, il fait 1m80, il pèse 47 kg. Il est bien rassurant comme il faut, ou effrayant, c’est au choix. Et lui, il coûte l’équivalent de 90 000 euros, donc ce n’est pas exactement la même chanson. Alors, on va parler de robots dans un instant avec Bruno Guillerminetti, justement dans le débrief transatlantique. Mais avant cela, pour une fois, on bouscule un petit peu l’ordre des rubriques dans ce podcast avec une première interview que je vous propose d’écouter pour parler de ces robots Unitry. J’ai à nouveau appelé à Pékin la journaliste Shanhui Zhang, qu’on a déjà pu entendre à propos de DeepSync dans Monde Numérique il y a quelques semaines.
Monde Numérique :
[16:13] Et qui nous parle de ces robots Unitree, car décidément il se passe de plus en plus de choses intéressantes en Chine. Bonjour Shanhui Zhang !
Invité :
[16:20] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[16:22] Journaliste à China Global Television Network, vous êtes en ligne avec nous depuis Pékin. Alors c’est vraiment, j’ai envie de dire, un moment un peu historique. On peut acheter en ligne pour la première fois un robot humanoïde. Et ce robot humanoïde, il est chinois puisqu’il s’agit, il y en a deux d’ailleurs, des robots de la marque Unitree. Alors il y a beaucoup de gens qui se jettent là-dessus, vous avez commandé le vôtre ?
Invité :
[16:46] Non, un, ce n’est pas donné à tous, parce qu’en Chine, il faut prendre rendez-vous à l’avance pour pouvoir en acheter un, parce que pour l’instant, ce n’est pas un grand produit à grande échelle pour ces robots humanoïdes. Pourquoi je ne l’ai pas acheté ? C’est aussi parce que c’est cher. C’est à peu près, là, vous avez dit tout à l’heure, il me semble que c’était en chinois, si on calcule en yuan, c’est à peu près 100 000 yuan. donc il faut Diviser par 7 donc voilà c’est à peu près 10 000 et.
Monde Numérique :
[17:17] Quelques euros plus il est affiché sur le site de Unitree à 16 000 dollars ce qui fait à peu près 15 000 euros en fait pour le premier modèle et l’autre ça c’est donc le G1, le petit et l’autre coûte beaucoup plus cher et coûte l’équivalent de 86 000 euros environ 85-10 000 euros.
Invité :
[17:36] Il ne faut pas négliger le coût qui est déjà assez élevé aujourd’hui il est possible de tout commander sur le site Internet. Et d’ailleurs, pour ce robot que vous pouvez déjà commencer à acheter, il mesure 1,80 m et il pèse 47 kg. Donc, déjà, ça attire beaucoup d’attention et actuellement, sa vitesse de déplacement peut atteindre plus de 3 mètres par seconde. Unistry Robotics est aussi une entreprise privée spécialisée dans le développement de robots à pattes et des robots humanoïdes, à la fois pour le grand public et aussi pour l’industrie. Et d’ailleurs, il faut également se rappeler pourquoi d’un coup cette entreprise a, reçu une attention particulière à l’échelle nationale, c’est parce que ces robots, il y a un mois, ont pu danser et monter sur la scène du gala du Nouvel An Chinois et en fait étaient capables de danser le yang, qui est une danse traditionnelle chinoise, lors de ce gala. Donc en fait, de voir qu’il y a des humains et des robots qui présentaient en même temps, un spectacle de danse, c’est quand même quelque chose de très très attirant et quelque chose qui fait parler, qui a fait beaucoup de base en Chine à l’époque.
Monde Numérique :
[18:52] Ça a été beaucoup vu et commenté également en Europe. Est-ce qu’on sait déjà un peu qui achète ou qui va acheter, qui est intéressé par ces robots et pourquoi faire ? Parce que bon, faire coucou, courir dans le jardin, d’accord, mais est-ce que on sait s’il y a des gens qui ont des idées particulières ? Pourquoi acheter un robot humanoïde en fait ?
Invité :
[19:15] Pourquoi acheter un robot humanoïde, effectivement ? Avant de répondre à cette question, il faut dire que Unitree Robotics n’est pas la seule entreprise en Chine. Parce qu’en fait, il y a de nombreuses entreprises en Chine aujourd’hui qui misent tout sur le développement des robots humanoïdes. Par exemple, il y a une entreprise qui s’appelle X-Humanoïde et qui s’appelle simplement X-Humanoïde, qui est basée à Beijing, dans le sud de Beijing. Le déploiement concret des robots humanoïdes exige en effet des capacités très élevées en matière de mouvements et de coordination. Et d’ailleurs, selon les experts de cette entreprise X-Humanoïdes, dans le sud de Pékin, en effet, ils ont récemment développé un robot qui s’appelle le robot Tiangon.
Invité :
[20:01] Il s’agit du premier robot humanoïde lancé par cette entreprise X-Humanoïdes en avril 2024. Et après moins d’un an de recherche et de développement, la vitesse de course de ce robot a déjà atteint 10 km par heure et pouvant même s’élever jusqu’à 12 km par heure. Donc, je les ai appelés le responsable de cette entreprise aujourd’hui. Il m’a dit, en fait, vu cette évolution tellement vite et aussi cette avancée tellement splendide des recherches des robots, ils ont décidé en effet d’inviter ce robot à participer le marathon de Yijuan dans le sud de Pékin au mois d’avril cette année. Donc ça veut dire que peut-être vous, un humain, vous-même, de pouvoir courir à côté d’un robot.
Monde Numérique :
[20:49] Ah ouais, le robot va faire du marathon. Ça peut être sympa aussi pour les gens qui courent et qui en ont assez de courir tout seul, d’avoir un partenaire comme ça pour faire du footing.
Invité :
[21:00] Par exemple, de lui demander de vous accompagner pour courir vous portez de l’eau vous portez de la nourriture voilà exactement et pour vous, Et effectivement, à quoi servent ces robots ? Parce qu’en fait, il y a de différents classements de robots, de différents robots qui peuvent servir à différentes situations. D’abord, grâce à leur capacité de locomotion, leur intelligence et aussi leur adaptabilité à de différents scénarios, de différents environnements, ces robots aujourd’hui peuvent utiliser dans la vie réelle. Ils quittent complètement le laboratoire pour pénétrer dans le domaine de l’industrie, de la consommation et des services publics, par exemple dans les supermarchés. Et aussi, vous pouvez en effet utiliser ce robot, que ce soit des robots humanoïdes ou ces robots chiens pour porter les marchandises et aussi de prendre les marchandises et aussi de placer les différents marchandises dans leurs propres endroits et aussi dans des services, l’industrie.
Invité :
[21:57] D’ailleurs, d’abord, regardons quelques exemples concrets. un, dans l’industrie et dans la sécurité. D’abord, ils peuvent en effet être utilisés dans l’inspection et la surveillance, c’est-à-dire qu’ils peuvent remplacer le travail humain pour l’inspection des zones à haut risque, telles que les installations électriques, et aussi des pipelines de pétrole et de gaz, ou des mines, avec transmission de données en temps réel, ou encore ils peuvent réaliser ces patrouilles de sécurité, ou encore transport logistique, par exemple, ils peuvent porter des marchandises pour les mettre dans un entrepôt ou encore réaliser la livraison du dernier kilomètre. C’est souvent peut-être le cas en Chine. Et d’ailleurs, ils peuvent aussi être utilisés dans les situations d’urgence.
Invité :
[22:41] Par exemple sur les lieux de catastrophe, si jamais un endroit où il s’est passé une catastrophe comme le séisme, comme une incendie. Donc, ils peuvent mener des opérations de recherche et de sauvetage en pénétrant dans des zones aujourd’hui inaccessibles ou encore très dangereuses pour les hommes. Ou encore, dans les consommations et des divertissements dans un proche avenir. Par exemple, ces robots humanoïdes peuvent accompagner des personnes plus âgées à domicile. Ils peuvent être… Oui, c’est ça. Ils peuvent être… Ils peuvent être animaux de compagnie intelligents.
Monde Numérique :
[23:14] Oui, il y a l’aspect industriel et puis il y a l’aspect particulier à la maison. Ça peut donc servir, notamment pour les personnes âgées, c’est ça ?
Invité :
[23:22] Des personnes âgées, par exemple, de prendre soin d’eux, à surveiller leur état de santé et aussi alerter en temps propre. C’est-à-dire, si jamais il se passe une urgence, ils peuvent tout de suite alerter soit l’hôpital, soit leurs enfants, soit leurs proches. Ou encore, par exemple, ils peuvent utiliser aussi auprès des enfants dans l’éducation et aussi dans la formation professionnelle puisque quand ils sont dotés de l’intelligence artificielle et quand ils sont fournis des connaissances ou encore tout ce qui est des livres à lire dans les universités, au lycée, à partir du moment où vous insérez des programmations de formation, par exemple de l’école élémentaire ou encore au collège ou au lycée, ils peuvent en effet utiliser pour interréagir avec les enfants en temps réel et aussi les productions audiovisuelles, puisque vous pouvez servir de plateforme de tournage flexible et mobile équipée d’une caméra pour stabiliser, pour réaliser des prises de vue dynamiques. C’est-à-dire, imaginez que quand vous vous promenez avec un robot, vous pouvez lui demander de vous prendre en photo en temps voulu, d’enregistrer vos sons, de nous filmer.
Monde Numérique :
[24:34] De nous suivre.
Invité :
[24:35] Exactement, en temps réel. C’est pour ça que ça donne beaucoup d’imagination aujourd’hui aux chinois. C’est-à-dire, qu’est-ce qu’on va pouvoir faire dans le futur un avec l’individu artificiel et deux avec le robot et quand ces deux éléments combinent ensemble et bien ça peut ça peut arriver à différents scénarios et même dans une récente interview de monsieur Wang Xingqin qui est le fondateur de cette entreprise Unitree Robotics, Il a dit que d’ici la fin de l’année, les robots dotés de l’intelligence artificielle devraient atteindre un nouveau palier. Ils devraient en effet avoir une percée technologique très rapidement. Et d’ailleurs, dès l’année prochaine ou l’année suivante, il sera possible de développer davantage de robots pour l’usage de base, notamment dans le secteur de services ou de l’industrie en Chine. Donc, je me demande est-ce qu’il va y avoir peut-être une généralisation des robots dans un très proche avenir en Chine. Et en revanche, pour les robots destinés à un usage domestique, le seuil à franchir pourrait être plus élevé puisqu’il faut effectivement prendre en compte les facteurs de sécurité, les facteurs de protection.
Invité :
[25:38] Donc il faut voir à quel degré et aussi à quelle ampleur employer ces robots. Mais ce qui est intéressant, c’est que comme nous sommes déjà mi-février et en Chine, c’est la fameuse rentrée pour les enfants à l’école après les vacances d’hiver.
Invité :
[25:55] Beaucoup d’écoles ont déjà fait venir quelques robots dans les classes ou encore dans l’école pour accompagner les enfants ou même, en effet, pour simplement se familiariser avec ses enfants, qu’ils puissent, en effet, s’y adapter facilement dans ses interactions avec les robots.
Monde Numérique :
[26:14] Merci beaucoup, Sean Witzong, de China Global Television Network.
Invité :
[26:21] Le débrief transatlantique.
Monde Numérique :
[26:23] Le débrief transatlantique. Salut Bruno Guilielminetti à Montréal.
Invité :
[26:28] Salut Jean-Paul Colombard à Paris.
Monde Numérique :
[26:30] Bon, alors moi, je parle de robots cette semaine dans mon numérique parce que je pense que, comme moi, tu as vu ces actus, on a l’impression vraiment qu’il se passe quelque chose, là. On est en train d’entrer dans une nouvelle période de développement des fameux robots humanoïdes.
Invité :
[26:43] Oui, et c’est intéressant que tu le présentes comme ça, parce que, Dans le fond, j’ai l’impression qu’Optimus, de Elon Musk, a relancé cette, en Amérique du Nord, en tout cas du moins, il y avait comme un désintéressement par rapport aux humanoïdes, aux robots humanoïdes. Et de voir l’Optimus gambader la première fois, bon, peut-être interprété par un humain, mais par la suite, on a vu qu’il commençait à faire des choses, même s’il est toujours assisté par des humains, ça reste que ça éveille un certain intérêt. Mais quand on commence à regarder ce qui se fait ailleurs sur la planète, particulièrement chez les Chinois, et ce n’est pas une coïncidence que tu parles à ta collègue en Chine, c’est justement que les Chinois sont tellement avancés au niveau des robots humanoïdes. Bon, il y a des trucs qui se passent en Europe, mais selon moi, c’est vraiment ce qui est en train de se préparer en Chine. Et ils vont arriver à l’offrir à des coûts. On n’a rien à voir avec ce que les gens pourraient payer.
Monde Numérique :
[27:43] Oui, 15 000 euros, à partir de 15 000 euros.
Invité :
[27:45] Oui, mais c’est ça.
Monde Numérique :
[27:46] Enfin, ça, c’est le petit modèle, parce que le grand, il y a plus de 90 000 dollars. Donc, voilà.
Invité :
[27:51] Mais quand même, ça commence à être quelque chose d’abord d’abordable en Guinée-Bas.
Monde Numérique :
[27:54] Exactement. Mais alors, tu sais qu’il y a, je regardais, il y a 160 entreprises environ dans le monde qui fabriquent des robots, et il y en a 60 en Chine. Donc, aujourd’hui, on parle de unitry, mais il n’y a pas que. Il y a des trucs qui, je trouve, sont très attirants. Quand on voit les vidéos de unitry et autres, c’est la mobilité qu’ils ont acquise, c’est incroyable pour des volumes qui sont assez raisonnables aujourd’hui. Avant, rappelle-toi, c’était des grosses machines, aujourd’hui on arrive à faire des mouvements à des machines qui sont beaucoup plus fines, qui sont vraiment androïdes, qui sont presque comme un corps humain. Et est-ce que tu as vu également cette entreprise en Pologne qui a mis au point, qui est en train de travailler, elle, sur un robot avec des vrais muscles, enfin en tout cas avec des vrais faux muscles ?
Invité :
[28:43] Oui, mais là, ça devient malade. Parce que quand tu vas… La preuve que oui, j’ai entendu, j’ai même été faire un tour sur leur site Web cette semaine.
Monde Numérique :
[28:52] C’est Clone robotic, ça.
Invité :
[28:54] Exactement, mais ils sont malades. Ils sont en train de te préparer un robot avec des six mini-muscle. Ça peut aller. Mais là, ils te présentent ça. Je ne sais pas si, dans le fond, la version qu’ils vont voir, ça va arriver avec ça. Mais ils te disent, quand ils présentent leur robot humanoïde, qu’il a un système d’organes synthétiques. Mais là, est-ce que ça veut dire qu’à un moment donné, une fois par année, on va aller chez le médecin pour aller prendre la santé de son robot?
Monde Numérique :
[29:25] La visite médicale du robot. Attends, mais de toute façon, c’est des machines. Donc, il y aura des réparations à faire.
Invité :
[29:31] Oui, je comprends, mais tu ne veux pas amener ça sur un médecin parce que son foie virtuel ou son cœur fait de la réunie, c’est une machine. Et c’est là où on commence à, et on semble que c’est une histoire de marketing, mais il faut faire quand même attention. Il y a le robot qui va servir à quelque chose, mais de l’autre côté, tu as aussi des robots qui ne sont pas les manuides et qui servent à faire aussi d’autres choses.
Monde Numérique :
[29:57] Oui, mais pas à la maison.
Invité :
[29:57] Bruno.
Monde Numérique :
[29:58] Un robot à la maison.
Invité :
[30:00] Oui, oui, oui. Tu penses à ton petit robot bien-aimé chez Samsung, à Bali ?
Monde Numérique :
[30:06] Oui, qu’on attend toujours, et qu’il sera juste une caméra sur pattes, finalement, et un jouet pour amuser les chats.
Invité :
[30:13] Il y a quand même un projecteur. Et un projecteur.
Monde Numérique :
[30:15] Bon, il y a aussi l’aspirateur robot, etc. Non, mais je pense que le robot humanoïde, c’est incroyable. Écoute, l’autre jour, moi, j’étais parti courir, voilà, petit footing, et je n’avais pas de copains avec moi. Et je me suis dit, tiens, mais tu vois, si j’avais un robot, il courrait avec moi Puisque le Unitree, il peut courir. Le petit modèle, il peut courir à la vitesse de 7 km heure. Donc, moi, ça me va. C’est à peu près ma vitesse. Et puis, tu as le gros modèle qui, lui, peut courir à 12 km heure et qui va même, d’ailleurs, faire le semi-marathon de Pékin prochainement.
Invité :
[30:51] Oui, mais entre-temps, Jérôme, les premières courses, tu s’imagines que tu serais en train de le ramasser parce qu’il serait en train d’essayer de se relever dans les rues de ta vie, ou au pire, tout le monde aurait peur parce qu’il pensait que c’est un robot qui te court après.
Monde Numérique :
[31:04] Oui, alors effectivement, il y a ça. C’est-à-dire que moi, j’avoue que… L’acceptation sociale, ce n’est pas rendu là. Parce que tu peux tout imaginer. Imagine, voilà, tu vas, même ce robot qui court avec toi ou qui fait autre chose, qui sort avec toi dans la rue, il peut porter les courses. Ça, ça peut être sympa. Il peut porter les courses, il peut t’ouvrir la porte, il peut te faire des choses comme ça. Si tu as des, je ne sais pas, tu vas dans un quartier un peu animé, il peut te protéger. Ça veut dire quoi ? Ça veut dire, c’est un bodyguard robotique ?
Invité :
[31:38] Oui, mais là, tu es en train de souligner des questions.
Monde Numérique :
[31:40] Exactement, je sais.
Invité :
[31:42] Mais imagine-toi, c’est comment ça… Déjà, écoute, prends l’exemple des IA génératives et le pourcentage de marge d’erreur qu’ils ont, Alors, à partir de quand il va décoder une agression envers toi, tu sais, je te croise, ou François Sorel te croise sur la rue, on va envers toi et dire, oh, Jérôme, la première chose que tu reçois, c’est un coup de baffe du robot. C’est un coup de baffe du robot. Regarde, ça ne va pas.
Monde Numérique :
[32:06] Mais ça arrivera, Bruno, mais ça arrivera.
Invité :
[32:08] Oui, je le sais, je le sais.
Monde Numérique :
[32:10] Et là encore, moi, je parle de l’aspect défensif, mais qu’est-ce qu’il y a derrière? C’est l’aspect offensif.
Invité :
[32:14] L’offensif.
Monde Numérique :
[32:15] Évidemment. Le robot qui va vider le lave-vaisselle à la maison, c’est formidable, mais dès qu’il saura faire ce genre de choses, il sera utilisé dans l’armée, c’est évident.
Invité :
[32:25] Comment on le fait déjà? Je pense que tu as l’armée américaine, tu as l’armée israélienne qui déjà commence sur des terrains de combat.
Monde Numérique :
[32:34] Mais il n’y a pas de robot humanoïde.
Invité :
[32:38] Non, non, c’est ça. Mais d’autres formes de robots et qui maintenant embarquent sur le terrain, aident les forces armées.
Monde Numérique :
[32:44] Et ça, l’attaque des clones de Star Wars, on s’en souvient, on sera presque là.
Invité :
[32:49] On est à quelques années de ça.
Monde Numérique :
[32:51] On est vraiment à quelques années de ça. Alors, on a l’impression qu’il y a des barrières qui ont sauté en termes de ce qu’on appelle la mécatronique, c’est-à-dire vraiment le côté hardware, le côté matériel. Maintenant, il faut arriver à mettre de l’IA là-dedans, parce que si ce n’est pas assez intelligent, et notamment c’est un peu la faiblesse des robots unitries, eh bien, ça ne sert pas à grand-chose. Et la promesse, c’est que ces robots sachent apprendre à faire des choses simplement en nous regardant, en fait.
Invité :
[33:18] Oui. D’ailleurs, c’est ça. Moi, je trouve ça intéressant. La première phrase qu’on nous sort des gens de clones en Pologne, c’est que vous apprenez quelque chose à votre robot et il le répétera par la suite pour toujours. Alors, imagine-toi apprendre à faire la vaisselle à un robot et après, tu l’as fait pour l’aise de ta vie. Ça, c’est le truc délicat. Mais évidemment, ça revient dans ton histoire. C’est qu’est-ce qu’on va lui apprendre d’autre qu’il va répéter. Ça, seule notre imagination peut arriver à bout de la chose. Mais parallèlement, tu vois, on parle des robots humanoïdes chinois. Et ce n’est pas banal parce qu’à l’heure actuelle, sur la planète, moi, je trouve que c’est eux qui sont les plus avancés, en tout cas, qui sont les plus agressifs par rapport à l’intégration de l’IA au sein de ces appareils-là. Et moi, j’ai hâte de voir, je leur donne encore un an pour voir quelque chose qui va vraiment faire le mariage entre la robotique traditionnelle ajoutée ou qui carbure à l’intelligence artificielle. Là, on va avoir quelque chose. Mais est-ce qu’on va être content de ce qu’on a?
Monde Numérique :
[34:21] C’est toute la question, effectivement. C’est aussi la promesse, évidemment, de Tesla avec Optimus. Quand tu vois maintenant avec la nouvelle version de Grock, effectivement, Grock plus Optimus, ça fait la créature idéale pour tous les noirs dessins d’Elon Musk, si je puis dire.
Invité :
[34:43] Exactement.
Monde Numérique :
[34:44] Mais les Optimus seront sans doute les premiers passagers ou les premiers pilotes des véhicules de Wehrmars, en fait des véhicules de SpaceX.
Invité :
[34:53] On peut seulement se le souhaiter. À moins que ça soit des démocrates. Des astronautes démocrates.
Monde Numérique :
[34:59] Ah oui, d’accord. Écoute, on ne met pas de politique ni dans l’espace, ni dans nos podcasts, Bruno.
Invité :
[35:04] Ah, c’est vrai, pardon, j’avais oublié.
Monde Numérique :
[35:05] Je te le rappelle. Bon, voilà, là, on part un peu sur des délires, mais c’est vrai que c’est quand même, c’est assez fascinant parce qu’on est en train de toucher du doigt une réalité. Enfin, elle est presque là, cette réalité. 15 000 euros pour un robot. Je ne vais pas dire que je vais craquer parce que c’est quand même une somme. D’abord, en plus, s’il n’y en a plus. Mais en même temps, ça fait quand même vraiment envie. On a vraiment envie de goûter à ce truc-là. Et en même temps, on voit tout le côté obscur qui se dessine derrière ça.
Invité :
[35:33] Oui, mais Jérôme, dis-toi que si t’es capable de patienter 5 ans, ça fera partie de ton forfait de télé ou de mobile.
Monde Numérique :
[35:42] Oui, et honnêtement, je ne pensais pas voir ça de mon vivant, mais je pense qu’effectivement, on le verra. On le verra. Donc, c’est assez incroyable.
Invité :
[35:48] Alors, prépare-toi.
Monde Numérique :
[35:49] Bon. enfin voilà et bien écoute je te souhaite une bonne fin de journée ou de
Monde Numérique :
[35:54] nuit ou de je sais pas quoi ou de semaine et puis je te dis à la semaine prochaine à.
Invité :
[35:58] La semaine prochaine salut.
Monde Numérique :
[35:59] Bruno, L’innovation de la semaine, c’est du côté de l’informatique quantique que ça se passe. Avec deux annonces majeures cette semaine, l’une aux Etats-Unis et l’autre en France. Alors la première, elle est signée Microsoft. Le géant américain a dévoilé mercredi un processeur quantique présenté comme révolutionnaire. Il s’appelle Majorana One.
Monde Numérique :
[36:28] Majorana, explique Microsoft, repose sur une technologie de qubit topologique. Et cela conduirait à une avancée fascinante en matière de physique, la découverte d’un nouvel état de la matière. Alors, c’est du quantique, donc c’est un peu compliqué. Avec l’aide de Chad GPT, je vais essayer de vous raconter ça de manière simple.
Monde Numérique :
[36:47] On rappelle que l’informatique quantique repose sur des qubits, qui sont l’équivalent quantique des bits d’ordinateur classique, mais qui ont un défaut. Une des qualités, c’est qu’ils permettent d’effectuer plus de calculs, mais ils ont un défaut, ils sont extrêmement sensibles aux perturbations, ce qui engendre beaucoup d’erreurs de calcul.
Monde Numérique :
[37:05] Or, les qubits topologiques mis au point développés par Microsoft sont conçus pour contourner ce problème d’erreurs en exploitant une propriété particulière de la physique quantique, les fermions de Majorana. Ce sont des particules exotiques qui n’existent pas naturellement, mais qui peuvent être créées dans des conditions spécifiques. Et ces fermions sont plus robustes, ce qui permet de réduire considérablement le taux d’erreur. Alors pour ça, il faut une sorte de méga frigidaire pour refroidir ces fermions à une température proche du zéro absolu. Et c’est là que l’on entre dans une autre dimension, puisque cela a pour effet, selon Microsoft toujours, d’atteindre un nouvel état de la matière. Oui, parce qu’on a tous appris à l’école que la matière existait sous trois états, solide, liquide ou gazeux. Mais avec les topoconducteurs, Microsoft aurait atteint un nouvel état de la matière, différent des états solides, liquides ou gazeux traditionnels. On ne va pas rentrer plus dans le détail, simplement ce qu’il faut savoir c’est que ça permet donc aux électrons de se déplacer sans résistance tout en étant protégé des perturbations extérieures. In fine, cette innovation permettrait d’accélérer de manière considérable le développement des futurs ordinateurs quantiques d’ici quelques années.
Monde Numérique :
[38:21] Tout ça s’inscrit, on le sait, dans le cadre d’une compétition mondiale pour l’informatique quantique. Il y a quelque temps, en décembre, c’était Google qui faisait beaucoup de bruit en annonçant sa puce Willow, capable de résoudre en quelques minutes des problèmes que les supercalculateurs actuels mettraient des dizaines de millions d’années à traiter.
Monde Numérique :
[38:39] Voilà pour Microsoft et Google au passage. Et puis l’autre annonce forte de la semaine dans ce domaine, elle vient de France et elle est signée Quandela. Quandela, c’est cette startup spécialisée dans l’informatique quantique installée sur le plateau de Saclay, près de Paris. et Quandela qui a annoncé une avancée majeure en matière de quantique photonique. C’est une autre technique pour l’informatique quantique. Les scientifiques de Quandela auraient réussi, enfin pourraient réussir théoriquement, à réduire de manière significative le nombre de composants nécessaires pour des calculs, là encore, résistants aux fautes. Et ils réduiraient cela dans un facteur de 100 000, ce qui est absolument prodigieux. C’est-à-dire qu’en gros, là où il faut aujourd’hui 1,6 million de sources photoniques pour obtenir un qubit logique, eh bien, avec cette approche proposée par Quandela, qui est une approche hybride, il ne suffirait de seulement 12 sources. On ne va pas rentrer dans le détail là non plus, mais il faut savoir que c’est donc une véritable découverte scientifique majeure, en tout cas d’après Quandela, mais ils ont publié ça sous forme d’article scientifique qui a donc été évalué par leurs pairs, et cela devrait permettre de réduire les coûts de production et aussi la consommation d’énergie des plateformes quantiques. Bref, on progresse tous les jours dans ce domaine du quantique avec toujours en ligne de mire, rappelons-le, le but de l’informatique quantique, ce sera de permettre notamment la découverte de nouveaux médicaments.
Monde Numérique :
[40:04] De nouveaux matériaux, d’optimiser aussi les ressources grâce à des algorithmes quantiques pour les processus logistiques pour également rendre l’intelligence artificielle plus frugale, beaucoup plus frugales puisque beaucoup plus performantes et enfin bien sûr en matière de cryptographie et de cybersécurité.
Invité :
[40:34] Monde numérique le meilleur de la tech.
Monde Numérique :
[40:41] On va passer à la suite des interviews de la semaine de Monde Numérique tout de suite, mais juste avant, un petit mot, comme je vous l’ai promis, à propos d’un message que j’ai reçu cette semaine et qui protestait contre le fait que j’avais diffusé des interviews en anglais la semaine dernière, mais qui était doublé par intelligence artificielle. Or, je n’avais pas précisé qu’il s’agissait d’intelligence artificielle. Alors, c’est intéressant comme message parce que, je ne sais pas exactement ce qui choquait cette personne parce qu’elle ne me le dit pas, mais je suis ouvert encore à tout complément d’informations. C’est vrai, c’est vrai que j’aurais pu le préciser. Et j’avoue que si je ne l’ai pas fait, c’est parce que je me suis dit qu’en fait, on était peut-être, ça y est, rentré dans une période où de toute façon, de plus en plus de doublages, que ce soit dans l’information ou bientôt dans les fictions, vont se faire par intelligence artificielle. Alors, ce qui inquiète d’ailleurs beaucoup, mais dans le domaine du cinéma, les comédiens qui font des doublages professionnels. Et là, en l’occurrence, je ne l’ai pas précisé parce que souvent, j’avais déjà utilisé ce procédé et à chaque fois, j’indiquais que c’était de l’IA. Mais les choses vont tellement vite que c’est quelque chose qui va se banaliser. Je me suis dit qu’il n’était pas nécessaire d’enfoncer le clou en réalité, que ça coulait de source et que beaucoup d’auditeurs soit s’en rendraient compte, soit ne s’en rendraient pas compte et qu’au fond, ce n’était peut-être pas forcément un problème en fait. Donc voilà, c’est intéressant comme sujet.
Monde Numérique :
[42:06] N’hésitez pas à me donner votre avis. Est-ce que vous pensez que ce type d’utilisation de l’IA doit absolument être indiqué ou bien qu’au fond, maintenant, ce n’est plus franchement nécessaire ? Vous pouvez m’envoyer un message pour me donner votre avis sur le sujet. Ce n’est pas inintéressant comme débat. On passe aux autres interviews de la semaine. On va parler de l’IA chez les avocats dans un instant. Mais avant cela, on va voir ce qui nous attend en 2025 en matière de tendance technologique. Comme d’habitude, les interviews sont proposées en version intégrale si vous êtes abonné et si vous écoutez mon numérique lebdo premium sur Apple Podcast. Sinon, on va vous retrouver la semaine prochaine en épisodes séparés. Bonjour Patrice Duboé.
Invité :
[42:47] Bonjour Jérôme.
Monde Numérique :
[42:48] Directeur de l’innovation pour l’Europe du Sud chez Capgemini, ravi de vous accueillir comme chaque mois pour ce rendez-vous en partenariat entre Monde Numérique et Capgemini. Alors Patrice, chaque année, Capgemini identifie les tendances technologiques à suivre au cours de l’année à venir. On est encore un peu dans le début de l’année. Cette année, vous avez identifié cinq tendances. Quelles sont-elles ?
Invité :
[43:10] Alors, ces cinq tendances pour 2025 seront les agents dans l’IA générative, la cybersec, la robotique, l’impact dans le nucléaire et, pour terminer, les chaînes logistiques.
Monde Numérique :
[43:22] Bon, alors, commençons par le début. Ces fameux agents, cette IA agentique, qu’est-ce que vous prévoyez ?
Invité :
[43:30] Alors, on a vu déjà dans les deux précédentes années un passage entre les large language models à des agents beaucoup plus réduits. Et aujourd’hui, on va vers des choses spécifiques. Lorsqu’on veut travailler dans une entreprise, qu’on veut amener l’IA générative pour améliorer la production, par exemple, on voit que c’est quelque chose qui est très ciblé. On peut prendre l’exemple dans une chaîne d’assemblage automobile, avionique, un compagnon, un ouvrier qui fait une erreur sur une chaîne, qui va mettre un rivet à un mauvais endroit. Comment fait-on pour réparer ? Et donc, on peut très bien interroger un agent sur son téléphone, sur sa tablette, pour décrire l’erreur et l’agent IA va les rechercher dans tout l’historique. A-t-on déjà eu ce type de souci ? Il peut donner en fait un type de réponse technique. Voilà, pour corriger le problème, vous pouvez faire ça. Mais on peut aussi aller vers du multi-agent où on peut avoir un agent dédié sur le contractuel. Quel est l’impact sur cet avion, cette voiture, de cette erreur au niveau contractuel ? Quel est l’impact au niveau structure, au niveau sûreté de fonctionnement, ce qu’on appelle la safety ? Donc on peut bien imaginer différents agents qui seraient un peu comme des experts humains, des copilotes, des compagnons, qui vont nous aider à trouver une solution par rapport à un domaine spécifique et à une expertise dédiée.
Monde Numérique :
[44:51] Alors deuxième tendance forte selon Capgemini, courant de l’année à venir, C’est à nouveau de l’intelligence artificielle, mais dans le domaine de la cybersécurité.
Invité :
[45:00] Tout à fait. Alors, on voit tous les enjeux, les dangers de la cyber. On subit tous les spams, que ce soit dans des mails, des appels téléphoniques non souhaités. Et on voit que l’IA fait accélérer à la fois la menace, mais les contre-attaques. Vous avez tous vu les spams, les fake vidéos pendant les campagnes politiques aux US ou ailleurs. Parfois, ça peut faire rire, mais on sait qu’il y a aussi de la désinformation. Il y a volontairement l’IA générative qui est utilisée pour générer de fausses vidéos qui vont générer des contre-messages dans des campagnes. Et donc là, ça peut influencer le résultat des votes. Donc ça, c’est un petit peu embêtant, mais on peut aujourd’hui utiliser l’IA générative pour détecter. Justement, une fake vidéo, une fake photo. Et ce qui est très intéressant, c’est le rapport annuel qui est publié par le World Economic Forum, qui chaque année met en exergue les plus grands risques pour l’industrie mondiale et pour la société. Et il est intéressant de voir que cette année, dans les dix principales craintes, deux sont liées au numérique. La numéro un, c’est la désinformation et la numéro cinq, c’est le cyberespionnage. Donc on voit qu’aujourd’hui, pour tout le monde, les attaques cyber sont quelque chose qui sont très importants.
Monde Numérique :
[46:21] Alors, il y a aussi un autre phénomène qui, selon vous, selon Capgemini, va prendre de l’ampleur et se concrétiser cette année. On en parle, c’est en plein dans l’actu en ce moment. C’est tout ce qui touche aux robots. Véritablement, on va, selon vous, passer un cap cette année ?
Invité :
[46:37] Donc, en fait, tout le monde a vu ces fameux robots collaboratifs qui viennent d’Elon Musk, avec ces robots qui marchent, qui courent, mais de façon plus pragmatique.
Monde Numérique :
[46:49] Enfin, on les attend encore, pour l’instant.
Invité :
[46:50] Voilà, on les voit qui courent dans les salons, plus que dans les factories, dans les usines, tout à fait. Par contre, vous avez tous vu ces robots qui construisent des voitures, des ordinateurs, ça, ça fonctionne. Et on imagine bien qu’en rajoutant de l’intelligence artificielle, on peut aller plus loin, on peut également faire collaborer ces robots. Vous avez tous en tête une usine d’assemblage de voitures où chaque robot a une tâche très, très précise. Et donc, on peut imaginer des échanges entre ces co-bots, ces robots collaboratifs, pour aller un petit peu plus loin dans l’amélioration des cadences ou pour pouvoir réagir à des petits problèmes qu’on peut trouver sur des chaînes de production. Donc là, il y a beaucoup d’espoir et beaucoup de recherches faites pour aller sur des robots qui soient plus collaboratifs, plus agiles, pour aider l’humain dans les tâches fastidieuses et répétitives.
Monde Numérique :
[47:46] Alors, pour tout ça, évidemment, il faut de l’énergie. C’est un peu le nerf de la guerre. Et ça aussi, c’est une tendance forte que vous prévoyez pour cette année, le recours au nucléaire.
Invité :
[47:55] Tout à fait. Alors, vous savez qu’il y a quelques années, tous les grands leaders de la data et de l’informatique s’étaient engagés à devenir carbone neutral à 2025-2030. Et vous avez tous vu également que l’an dernier, ils ont tous dit on ne pourra plus tenir ses promesses pour une raison, l’IA générative. On sait que pour faire de l’IA générative, il faut entraîner des modèles. C’est beaucoup d’informations, de photos, de vidéos qui sont mises dans les algorithmes pour faire une intelligence artificielle. Et suite à ça, en 2023, toutes les grandes entreprises du numérique, les fameux GAFAM, Google Alphabet, Facebook, ont augmenté leur empreinte carbone de 30%. Donc, on voit bien qu’il y a une énorme demande d’énergie. Et c’est pour cette raison qu’aux États-Unis, ces grands leaders ont tous signé des accords avec les leaders de l’énergie pour ouvrir des tranches nucléaires pour pouvoir répondre à cette demande en essayant d’être décarboné. Alors, parfois, il essaie d’être vert avec du solaire, de l’éolien, mais ça ne suffit pas. Donc, le nucléaire, qui est quand même décarboné, permet de répondre à ces enjeux sans faire exploser la facture de l’empreinte carbone.
Monde Numérique :
[49:07] Et enfin, cinquième tendance pour 2025 sur le plan des technologies, ça devrait bouger beaucoup pour l’industrie avec des changements dans ce qu’on appelle l’approvisionnement des entreprises.
Invité :
[49:21] Alors, la fameuse chaîne de logistique, la supply chain, on sait que suite au Covid, toutes les entreprises ont souffert de ça. On entendait tous des problèmes, des avions qui ne peuvent pas sortir parce qu’il manque des réacteurs, des voitures qui ne peuvent pas sortir parce que dans le Talbot-Bord, il y a tellement de puces, que lorsqu’il y a une rupture de la chaîne logistique des puces, en fait, on ne peut plus sortir les voitures. Ça, ça continue parce qu’on a voulu diminuer les stocks, travailler en flux tendu et aujourd’hui, on est un petit peu à la limite de l’exercice. Donc, on essaie de voir comment le digital, comment l’IA peut amener une vision tant réelle, beaucoup plus réaliste pour anticiper les problèmes, pour bloquer les cadences. Donc là, ça va générer de nouveaux besoins. et un exemple que vous avez peut-être entendu sur le passeport des batteries. Dans les deux ans qui viennent, avant février 2027, tous les fabricants de batteries devront fournir le passeport digital de la batterie. C’est-à-dire, on saura où a été fabriquée la batterie, avec quels matériaux et quel est l’usage de la batterie pendant toute sa vie. Et donc ça, ça amène une transparence, une traçabilité par rapport à l’impact carbone et par rapport à l’usage et à la qualité de la batterie. Ce sont des choses qui avancent et qui sont plutôt une bonne nouvelle pour le consommateur.
Monde Numérique :
[50:45] Merci beaucoup Patrice Duboé, directeur de l’Innovation pour l’Europe du Sud chez Capgemini. Et pour en savoir plus, on renvoie au rapport annuel Technovision de Capgemini.
Monde Numérique :
[51:00] Bonjour, Maître Pierre Hoffmann.
Invité :
[51:02] Bonjour.
Monde Numérique :
[51:03] Vous êtes bâtonnier du barreau de Paris. Merci de m’accorder cette interview à l’occasion du sommet sur l’intelligence artificielle, parce que vous avez initié une opération qui est assez étonnante. Vous êtes le premier barreau de France à vouloir intégrer l’IA et à faciliter l’intégration de l’IA dans les cabinets d’avocats. De quelle manière exactement ?
Invité :
[51:24] Effectivement, merci pour votre invitation. Au mois d’octobre dernier, on a lancé une offre, c’est-à-dire que 14 000 avocats du Barreau de Paris, on est 34 000 à Paris, 14 000 sont seuls ou à deux. Et pour 14 000 avocats du Barreau de Paris, ils ont accès gratuitement pendant 15 mois à un outil d’intelligence artificielle. L’idée justement était de leur mettre le pied à l’étrier pour qu’ils puissent utiliser l’outil et un outil de qualité.
Monde Numérique :
[51:52] Donc, c’est un chatbot conversationnel que vous avez entraîné spécialement à partir d’un corpus juridique, c’est ça ?
Invité :
[52:01] Alors, effectivement, le code rouge d’Aloz, qui est très connu pour les juristes, ils ont créé leur outil d’intelligence artificielle. Et l’idée, justement, c’était comme le barreau de Paris, ils ne pouvaient peut-être pas le faire en interne, d’avoir un partenariat avec un éditeur privé. Et on a une offre avec eux.
Monde Numérique :
[52:17] Comment est-ce que c’est accueilli dans votre profession ?
Invité :
[52:19] C’est très intéressant ce que vous vous posez, parce qu’après des réticences, moi, ce que j’observe, c’est que rien ne remplacera l’humain et l’échange, comme nous avons un échange en ce moment. Ce n’est pas le chap GPT qui répond aux questions, donc je m’adapte à ce que vous dites. Mais il va falloir avoir une autre technicité, c’est-à-dire celui qui fait un peu de tout. Un recouvrement de créances, voilà, on me doit 400 euros, faire des choses un peu standards. Ça, la machine, elle va le faire et on n’aura pas vraiment de valeur ajoutée. Mais si on monte en gamme dans quelque chose d’un peu plus technique, là, l’avocat a sa valeur. Donc, justement, dans une journée, on peut avoir 10 demandes dans la journée pour un avocat. Il y en a 8 sans grand intérêt et 2 fondamentales. Mais ça va prendre le même temps entre les 8 ou la fondamentale. C’est pas mon recouvrement de créances de 400 euros, parce que pour vous faire plaisir, je vais vous le faire. La machine va m’aider. Et puis après, je vais monter en gamme sur autre chose. Et puis, il faut faire aussi une chose. C’est qu’on est challengé par nos clients eux-mêmes. Nos clients, eux, ils ont outils, alors peut-être pas à l’accès, ils ont peut-être l’outil zéro, mais eux-mêmes vont nous challenger parce qu’ils ne voudront pas payer. Donc, ils vont faire des choses eux-mêmes de la même manière que les médecins ont la même chose. J’ai vu sur Internet, je sais que j’ai un cancer, mais le médecin, il dit c’est n’importe quoi. Donc, il va falloir aussi monter en gamme.
Monde Numérique :
[53:39] Vous ne traînez pas qu’un jour, les clients s’adressent directement à cet outil sans passer par les avocats, notamment pour des petits cas ?
Invité :
[53:49] Et si c’est sans représentation obligatoire, s’il faut un procès, il y a un moment, il faudra bien que l’avocat aille devant la juridiction. Mais vous avez parfaitement raison. Ils vont pouvoir se passer de nous. Et c’est l’exemple que je reprends systématiquement, que j’ai eu il y a un an et demi. C’est une anecdote, mais véridique. J’ai un client qui me dit, Pierre, c’est une lettre de mise en demeure sans intérêt, une affaire de contrefaçon. Il me dit, Pierre, est-ce que c’est toi qui l’as fait ou est-ce que c’est moi qui l’envoie ? Et il avait trouvé sur ChatGPT un truc qu’il avait fait lui à sa sauce. Donc, tu te dis, si je ne prends pas le trauma, je vais mourir. Donc, comment on le réadapte pour lui dire que ce que tu m’as fait, c’est erroné pour telle raison et je vais le retravailler. Mais il va falloir monter en gamme.
Monde Numérique :
[54:26] Dernière question. Pour le client, quel bénéfice ? Avocat plus intelligence artificielle. Est-ce que le client en tire un réel bénéfice ?
Invité :
[54:35] Écoutez, je pense que de toute manière, l’avocat a toujours travaillé avec des sources. Avant, il allait dans le jurisclasseur. Là, il va avec l’IA. Le sujet aussi, c’est peut-être le coût. Faire baisser les coûts parce qu’on peut avoir sa réponse un tout petit peu plus vite, orientée. Donc, je pense que c’est dans l’intérêt. De toute manière, les étudiants en faculté, j’y vais tout à l’heure, ils font quoi ? Ils utilisent les outils d’intelligence artificielle. Donc, nous, on a une certaine génération, mais eux ne nous ont pas attendus pour l’utiliser. Donc, on n’aura pas le choix parce qu’on va être challengé par nos propres, les propres futurs avocats l’utilisent et les futurs clients également.
Monde Numérique :
[55:11] Merci beaucoup, Pierre Hoffman, Bâtonnier de Paris.
Monde Numérique :
[55:24] C’est la fin de cet épisode de l’hebdo de Monde Numérique, en date du 22 février 2025. Merci de l’avoir écouté jusqu’au bout. Encore une fois, n’oubliez pas, retrouvez les interviews en version intégrale la semaine prochaine, en épisode séparé sur le fil du podcast Monde Numérique. Merci pour votre fidélité merci de suivre ce podcast n’oubliez pas de vous abonner pour recevoir automatiquement tous les nouveaux épisodes et puis abonner de force tous vos amis vous pouvez également vous inscrire à la newsletter pour recevoir en quelque sorte la version écrite de Monde Numérique en réalité c’est plus que la version écrite c’est autre chose merci de noter Monde Numérique sur les plateformes d’écoute notamment Apple Podcast 5 petites étoiles c’est très important pour le référencement Vous pouvez également m’envoyer des commentaires ou des messages via le site mondenumérique.info. Et vous pouvez, si vous le souhaitez, soutenir financièrement Monde Numérique en cliquant sur le lien dans la description de cet épisode. La semaine prochaine, on retrouvera Luc Julia, le spécialiste de l’intelligence artificielle qui intervient une fois par mois dans Monde Numérique. L’humeur de Luc Julia, un rendez-vous à ne pas rater. Je vous souhaite une très bonne semaine, pleine de tech. Salut !
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